mardi 12 février 2013

Holy Fire : les Foals tombent de haut




Producteur : Flood & Moulder

Editeur : Warner Music

Note de l’album : 2/5

Commentaires : Trois ans après la sortie de l’éblouissant Total Life Forever, les Foals livraient aujourd'hui Holy Fire, leur troisième album. Malheureusement, ce lundi restera une date marquée par la chute de plusieurs êtres jusqu'alors bénis des Dieux. Outre l'abandon de son poste par l’hôte du Vatican, notre club des cinq d'Oxford semble également avoir perdu la grâce. Alors que Total Life Forever proposait une atmosphère grandiose et enivrante, ce nouvel opus s'égare trop vite après un démarrage pourtant grisant (un prélude sympathique, un "Inhaler" correct suivi d'un très bon "My Number"). Le disque se trouve alors plongé dans les abysses par une voix qui oscille entre le gémissant ("Bad Habit") et le poussif ("Stepson", "Moon"). Rien n'est cependant aussi inaudible que lorsque les cinq se lancent dans un revival des pires pages de la New Wave ("Everytime", "Late Night", "Out of the Wood"). Dans un enchainement si dissonant, même des titres valables comme "Milk & Black Spiders" et "Providence" n'arrivent pas à émerger tant les sens sont épuisés par ce décevant ensemble. L'actualité du groupe aura cependant le mérite de nous inviter à réécouter Total Life Forever qui reste un enchantement.

jeudi 15 mars 2012

Après-soleil Kitsuné‏




Note globale de la soirée : 4/5

Commentaire :
Ce jeudi 15 mars est l'absolu exemple du bienfait de l'oisiveté. Déjà bénis par une météo exceptionnelle donnant à cette journée un divin avant-gout d'été, les étudiants et chômeurs de la capitale étaient conviés par Kitsuné dans les sous-sols de chez Colette entre 17h et 19h.
Au 213 rue Saint-Honoré, trois groupes présents sur la dernière livraison du label (Kitsuné Parisien II) venaient se produire pour fêter la sortie de la compilation et démontrer l'étendue de leur talent.
Dans des conditions aussi optimales pour les spectateurs abreuvés gracieusement que délicates pour les artistes privés de balance et victime d'un son exécrable, l'après-midi fut l'occasion de découvrir deux perles.
Owlle fut la première d'entre elles. La jeune femme arrive seule et joue de trois claviers sans jamais lâcher le micro. Une performance marquée par une voix et un rythme se rapprochant des morceaux les plus électro de Madonna.
Même qualité musicale et scénique chez Lescop. Les trois jeunes au look importé du punk britannique des années 60 propose une chanson française rehaussée d'une basse et d'une guitare très rock.
Exotica, qui ouvrait le bal, laisse une impression plus mitigée du fait d'une présence trop timide face au public.
C'est le cœur léger que l'on essaie de se glisser hors de la boutique. Le retour à la réalité n'en est que plus violent le lieu étant assailli de badauds observant Karl Lagerfeld faire ses emplettes...

dimanche 21 août 2011

Alésia : la rentrée en fanfare de Housse de Racket




Producteur : Philippe Zdar

Editeur : Kitsuné /Coop

Note de l’album : 4/5

Commentaires : Housse de Racket ce sont, pour beaucoup, deux charmants garçons qui ont composé la chanson qui fut longtemps le générique d'ouverture du Grand Journal de Canal +.
Cette saison, ils remisent cette tenue d'ouvreurs au placard pour crever l'écran avec une perle de 11 titres d'electro-pop impeccables.
Alesia, est l'envolé de ce duo vers des sommets. L'album se consomme comme une gourmandise. Porté par les mélodies entrainantes et un rythme dynamique, on se surprend rapidement à fredonner, béat, les paroles en français qui nous semblaient trop ingénues lors des premières écoutes.
Au final, ce sont même les chansons dont les textes sont les plus légers qui nous font le plus vibrer lorsque l'on reprend à plein poumon les refrains de « TGV », « Les Hommes et les Femmes » ou d'« Aquarium ».
Une fontaine de jouvence, une source de dynamisme, de légèreté et de bonne humeur. Ajoutez à cela un jeu de scène franchement excellent et vous saurez quel disque écouter et quel concert aller voir pour prendre la rentrée du bon pied.

L’experience Suuns



Note globale de la soirée : 4/5

Commentaire :
Mercredi soir, le Nouveau Casino accueillait les québécois de Suuns. Devant un public composé de fans de la première heure et de jeunes convertis, le quatuor a réalisé une performance remarquable.
Les Suuns portent mal leur nom tant l’expérience qu’ils proposent évoque plus l’eau que le soleil.
En terme de perception, tout d’abord. Le son du synthé omniprésent et envahissant devient rapidement une base sur laquelle se posent les guitares et la basse. La sensation est comparable à celle ressentie par les vacanciers lorsqu’ils s’arrêtent au bord d’une rivière ou sur la côte : le son du courant et des vagues, d’abord assourdissant, devient très vite un murmure indispensable.
En terme de sensation ensuite. La construction des morceaux est généralement similaire : synthé en base de travail, basse et batterie en guise de métronomes, voix et guitares en électrons libres dans une progression permanente vers des sommets oniriques. On se trouve, lors de ces montées, dans la peau d’un surfeur attendant la bonne vague. Les multiples accélérations de rythmes et ajouts de sons donnent l’impression d’être celles sur lesquelles l’auditeur peut oublier ses sens. Mais c’est au moment où, sans prévenir, tout s’emballe, qu’il se sent porté vers une transe sans limite. C’est ainsi, en surfant un tube de guitare électrique de plusieurs minutes, que le public du Nouveau Casino terminera cette soirée enchanté.

dimanche 12 juin 2011

La scène hexagonale électrise la Gaîte Lyrique



Note globale de la soirée : 5/5

Commentaire :
Dans une Gaîté Lyrique où le public parisien commence déjà à prendre ses marques, trois des noms les plus prometteurs de la scène française actuelle s’étaient donnés rendez-vous samedi dans ce qui pourrait être présenté comme un colloque sur les évolutions à attendre de la musique électronique dans les prochains mois.
Dans le rôle de l'avocat de l'électro sans fioriture, Acid Washed. Claviers et Mac de rigueur, pas de basse ni même de micro, les parisiens sortent leur répertoire basé sur des rythmes "disco" dynamiques couplés à des sons bien plus lourds lâchés à un rythme beaucoup plus lent. Le résultat est emballant malgré un manque flagrant d'originalité.
Adam Kesher défendait les couleurs de l'électro-pop. Quelques mois après la "release-party" de son album sur l’exiguë scène du Social Club, les bordelais ont semblé apprécier de jouer dans un espace plus grand. Pour l'occasion, ils ont adapté leur registre et proposé une version beaucoup moins punk de la plupart de leurs titres. Un très bon nouveau morceau fera oublier la déception d'un « Gravy Train » à l’interprétation très fade.
Réconciliateur des deux genres, Yuksek fait son entrée. Depuis plusieurs semaines, il avait prévenu qu'il avait composé Living on the Edge of Time avec l'objectif de pouvoir le faire vivre sur scène. Dès l'installation du matériel, on ressent une forte volonté d'humaniser la performance : les instruments et claviers ainsi que la batterie sont alignés au bord de la scène et les trois comparses touchent le public. La performance est féerique. Portée par un brillant nouvel album sans oublier les tubes de Away From the Sea, le rémois se redécouvre dans ce nouveau jeux de scène et semble s’étonner lui-même d'entendre sa voix omniprésente sur « Miracle » et « Dead or Alive ». Magnifique soirée pour lancer une tournée qui s'annonce sous les meilleurs auspices.

lundi 14 février 2011

Hotel Shampoo : pop pour le moral




Producteur : Andy Votel

Editeur : Ovni Records

Note de l’album : 4/5

Commentaires : Alors que la Grande-Bretagne semble s'enfoncer chaque jour un peu plus dans des méandres qu'elle avait quittés il y a des décennies, voici que se mettent à raisonner à travers Albion des ondes positives venues du Pays de Galles.
A l'opposé de la pop tourmentée de ses cousins anglais, Gruff Rhys offre avec Hotel Shampoo un condensé de bonheur.
En cherchant à deviner les inspirations du gallois, on pourra retrouver les rythmes entrainants et la voix nonchalante des grands Blur, le songwriting léger et positif de Badly Drawn Boy et la capacité à laisser chaque instrument briller de tout son éclat d'un illustre groupe liverpuldien.
Un très agréable moment.

jeudi 27 janvier 2011

Star of Love : la furieuse cacophonie des CRYSTAL FIGHTERS



Producteurs : CRYSTAL FIGHTERS

Editeur : ZIRKULO

Note de l’album : 4/5

Commentaires : Star of Love est le résultat d'une recette originale, ambitieuse et franchement casse-gueule.
Prenez des sonorités basques saupoudrées de voix suaves.
Ajoutez sur ce socle, très rangé, un synthé massif et des arrangements sans concession.
Vous obtiendrez un très bon album qui passe de balades quasi-acoustiques (« Champion Sound ») à des délires électro (« I Love London », « I Do This Everyday », « Solar System ») en passant des titres électro-pop plaisants même si parfois trop stéréotypés (« Xstatic Truth », « Plage »).
Le summum de cette joyeuse et dépaysante cacophonie étant atteint lorsque pop, électro et balade se fondent dans les titres « In The Summer », « Swallow » et « Follow » !